L’Eglise
D’après la visite canonique du 28 septembre 1705, il y avait une belle église à Feldkirch, rénovée et dont les murs avaient été blanchis. Mais comme un nouvel orgue avait été acquis et un nouvel autel érigé, l’église ne convenait plus avec ce nouveau mobilier, un nouveau sanctuaire fut érigé en 1725.
Dans le bras sud du transept est installée la chapelle des ROSEN, seigneur de Feldkirch, au-dessus de leur caveau funéraire. L’architecte de l’église est Jacques SPINGAL de Masevaux, décédé le 18 mars 1725, il est enterré dans notre cimetière.
Le chœur en plein cintre est construit en belles pierres financées par le seigneur du lieu, la nef, de style grange, en pierres de moindre valeur que les paysans, durant leur corvée cherchaient dans les carrières vosgiennes.
En 1726, l’église est à peu près terminée avec le chœur et la tour (dont la partie basse, d’origine mérovingienne a probablement été conservée).
Le 24 août 1739, l’évêque coadjuteur de Bâle, Jean Baptiste HAAS a procédé à la consécration de l’église lors d’une tournée de confirmations.
Le bâtiment d’une église a besoin d’être entretenu, restauré, amélioré, sauvegardé.
La tradition fait remonter le culte chrétien au VIIIème siècle par Saint Fridolin, moine prêcheur irlandais, qui est avec Saint Rémy l’autre patron de la paroisse.
Ce fut le cas dès 1835 avec le Maître Autel, en 1870 avec le dernier niveau et la flèche du clocher qui culmine à 42 mètres, en 1896 pour les poutres de la nef et les plâtres du plafond.
Ces nombreux travaux furent essentiellement payés par la Commune et les Paroissiens, mais certains particuliers ont financé également des travaux importants comme Rémy STRUB en 1890 pour les bancs ou Théodore HILLBRUNNER en 1907 pour le dallage de la nef.
L’Association pour la Rénovation et la Sauvegarde de l’Eglise de Feldkirch a œuvré de 1993 à 2005 pour que cette belle église demeure la fierté de notre village.
Les confréries religieuses
C’est le curé WURTZLIN qui remit à l’honneur la confrérie de Sainte Marie datant de 1452. En 1764, cette confrérie fut remplacée par celle du Rosaire sous l’impulsion du père BRAUN, prieur des Dominicains de Guebwiller. L’autel de gauche est celui de la confrérie du Saint Rosaire, représentant la Sainte Vierge avec l’enfant Jésus qui remet le chapelet à Saint Dominique et à Sainte Catherine.
Les cloches
Les trois cloches installées le 27 octobre 1753 ont définitivement disparu dans la tourmente révolutionnaire. En 1817, une cloche fondue par David MAURICE de Soultz est installée. Le 29 avril 1869 s’ajoutent deux autres cloches fondues chez BRENDER à Thann. En 1870, la cloche dédiée à la Vierge Marie et d’un poids de 175 kilos est refondue pour faire une plus grosse.
Il y a donc à cette époque trois cloches, une de 1817, une de 1869 et une de 1870.
Durant la Première Guerre Mondiale, en 1917, les cloches de 1817 et celle de 1869 sont réquisitionnées pour être fondues. Celle de 1817 est retrouvée en 1919 et le 05 octobre 1924 est baptisée une nouvelle cloche. Il y a donc à ce moment trois cloches, une de 1817, une de 1870 et une de 1924. Le 28 février 1944, les autorités allemandes réquisititionnèrent deux cloches, celle de 1924 et celle de 1870. Deux nouvelles cloches furent baptisées le 10 juillet 1949.
Le Portail
Œuvre de Jacques SPINGAL, il donne une belle identité à l’entrée de l’église, aussi bien dans le temps historique que dans le temps spirituel. Le temps historique avec la date de construction de 1725 et la présence de trois roses, emblème de la famille Von ROSEN. Le temps spirituel avec l’inscription en allemand d’un verset du psaume 92 : « la Sainteté, O Dieu s’attache à ta maison pour l’éternité ». L’ensemble est surmonté d’une statue de l’Immaculée Conception, les pieds posés sur le globe terrestre, elle foule le serpent qui a provoqué la faute d’Adam et Eve.
Quatre tombes de prêtres originaires de Feldkirch ou y ayant exercé leur ministère encadrent la porte d’entrée.
L’orgue
Commandé en 1764 au facteur italien Ambrosius RONZONI, le travail ne doit pas être correctement achevé car en 1766, la communauté engage un procès contre lui, réfugié de l’autre côté du Rhin. L’orgue est achevé en 1885 par le facteur RABINY. Il subit depuis plusieurs transformations ; Joseph CALLINET (ou son frère Claude Ignace) a refait les sommiers qui sont toujours actuels, en 1896, le facteur BERGER de Rouffach ajoute deux registres.
D’une facture originale dans la région, le buffet porte une inscription latine qui précise qu’il « résonne pour Dieu ».
Les porte cierges
D’un modèle assez courant au XVIIIème siècle, ils sont exposés près de la chaire. Ils servaient, lors des processions aux membres des confréries (peut être celle du Rosaire), pour porter les cierges.
Leur décor représente les Mystères Joyeux, Douloureux et Glorieux de la Vie du Christ (Jésus au Jardin des Oliviers, la Flagellation, le Couronnement d’épines, le tombeau vide après la Résurrection,…). On voit également des scènes de la vie de la Vierge : l’Annonciation, la Visitation, la Nativité de Jésus, la Présentation au Temple, Jésus parmi les docteurs de la Loi, l’Assomption, le couronnement de Marie.
La Chaire
De même esprit que le Maître Autel, il est possible que la Chaire provienne de l’ancienne église.
Dans les niches sont représentés les quatre évangélistes avec leurs symboles, comme Saint Luc avec le taureau. Sur le dorsal est représenté le Bon Pasteur qui ramène la Brebis Egarée, il symbolise le prêtre qui grace à ses sermons guide la communauté dans le bon chemin.
Sous l’abat voix, la colombe du Saint Esprit inspire symboliquement l’orateur.
En 1896, Klem, sculpteur à Colmar restaura les deux autels latéraux et le Maître Autel.
Le Maître Autel
En bois polychrome et en faux marbre, l’autel a été commandé à un atelier de Thann en 1719 et provient de l’ancienne église, la facture détaillée donne des renseignements très intéresssants sur sa construction. Représentatif de la sculpture baroque du début du XVIIIème siècle, le baldaquin est terminé par une grande couronne symbolisant la royauté divine sur le monde. Le tableau représente le miracle de la Sainte Ampoule : lors du baptème de Clovis par l’évêque Rémy (patron de la paroisse) à Reims en 496, la Sainte Huile venant à manquer, elle a été apportée par une Colombe. Elle a servi à l’onction des Rois de France depuis cette date jusqu’au XVIIIème siècle.
L’autel a été restauré en 1835 par le peintre et doreur thannois Joseph PULFFER.